L’agriculture et la ville étaient historiquement imbriqués et fonctionnaient en synergie, dans une forme de métabolisme où la ville peut être vue comme un organisme échangeant des matières, de l’énergie, des informations avec son environnement campagnard (Barles, 2005) : la ville était à la fois le débouché d’une agriculture locale et une source de fertilisants pour cette agriculture. Un rapport de proximité existait, la production alimentaire était omniprésente, dans la ville et à sa périphérie, elle pouvait répondre à la plupart des besoins. Ce cycle vertueux a fini par se rompre au début du XXème siècle du fait du développement des transports longue distance, des infrastructures hygiénistes telles la création du « tout à l’égout », puis de la spécialisation des cultures, de l’artificialisation des sols et enfin de la pollution de l’environnement urbain.
Face à ce constat, on observe aujourd’hui de la part des urbains une volonté de retour au local dans l’alimentation notamment, aux circuits courts, un besoin de savoir d’où viennent les produits, un besoin de reconnexion avec la nature et ses cycles.
Plusieurs villes ont amorcé cette mue, souvent de manière superficielle, parfois dans une optique nourricière et productive. Les techniques se sont affinées et la notion d’écosystème urbain redevient d’actualité. On observe notamment le développement de l’agriculture urbaine dans plusieurs villes : Toits potagers ou maraîchers à Montréal, à New York, jardins partagés ou collectifs, jardinage urbain sur l’espace public …
Paris, malgré sa densité, n’est pas étrangère à cette dynamique, plusieurs projets existent et préparent à un changement dans le rapport entre la ville et l’agriculture.
Suivant des études réalisées par l’APUR, 400 ha de toitures peuvent constituer des supports de biodiversité, dont 80 ha présentant un « potentiel de végétalisation ». Les toits représentent ainsi un réservoir d’espace et un potentiel de valorisation écologique inexploité, que nous souhaitons mettre à profit.